Comment faire pour jeûner dans de bonnes conditions ?

Le jeûne est une pratique ancestrale qui peut offrir de nombreux bienfaits pour la santé et le bien-être. Les avantages du jeûne peuvent aller des améliorations du système immunitaire à des niveaux plus élevés d’énergie et de concentration. Toutefois, il est important de faire preuve d’un certain degré de prudence lorsqu’on commence à jeûner. Cet article expliquera comment jeûner de manière sûre et efficace. Nous expliquerons comment déterminer le bon jeûne pour vous, le temps de jeûne recommandé, ce qu’il faut éviter et comment vous pouvez vous préparer à jeûner. En prenant les bonnes précautions, vous pouvez profiter des avantages du jeûne tout en veillant à votre santé et à votre bien-être.

Comment mener le jeûne de façon sûre et efficace ?

Le jeûne est une pratique ancestrale qui fait de nouveau parler d’elle, notamment chez les personnes qui recherchent un mieux-être. Cela étant, il est important de prendre certaines précautions et d’être bien renseigné avant de commencer à jeûner. Découvrez comment jeûner de manière sûre et efficace. 

Qu’est-ce que le jeûne ?

Le jeûne consiste à s’abstenir de manger et/ou de boire durant un certain temps, dans le but de donner du repos à ses différents organes. On considère généralement que le jeûne débute 6 heures après la dernière consommation alimentaire. Il existe divers types de jeûne, ayant chacun leurs propres buts.

Les variétés de jeûne

Le jeûne spirituel

Le jeûne spirituel est un procédé visant à se rapprocher du divin et à renforcer sa spiritualité. C’est certainement le type de jeûne le plus ancien. Le christianisme (carême), l’islam (ramadan) et le judaïsme (Yom Kippour) encouragent la pratique du jeûne depuis des milliers d’années pour des raisons de purification spirituelle.

Le jeûne “détoxifiant”

De nos jours, beaucoup de personnes sont intéressées par le jeûne et le font dans le but de se débarrasser des toxines. Le jeûne spécifiquement pratiqué pour des raisons de bien-être est souvent appelé “sanogenèse”. En ce qui concerne ce type de jeûne, il existe plusieurs méthodes (jus de légumes, jeûne hydrique etc.) qui peuvent être mises en œuvre sous forme de cures, accompagnées d’un spécialiste de la santé expérimenté. Il existe aujourd’hui des centres spécialisés qui peuvent guider les personnes dans leur jeûne.

Le jeûne intermittent

Le jeûne intermittent consiste à jeûner sur une courte durée, habituellement sur environ 16 heures, c’est d’ailleurs pour cela qu’il est aussi nommé “jeûne de 16 heures”. Il est pratiqué par de plus en plus de personnes souhaitant perdre du poids, retrouver de l’énergie, améliorer leur sommeil ou encore équilibrer leur système hormonal. En général, le jeûne intermittent se fait en omettant le petit déjeuner ou le dîner, ou en consommant ses repas pendant les heures restantes. Cependant, il existe plusieurs façons de pratiquer le jeûne intermittent en adaptant les modalités en fonction de ses capacités et de son mode de vie. 

Jeûne de 24h

Un peu plus intensif que le jeûne intermittent, le jeûne de 24 heures consiste à ne pas manger entre deux mêmes repas. On peut ainsi décider de jeûner d’un dîner à l’autre, ou d’un petit déjeuner à l’autre par exemple. Il est important que le jeûne dure 24 heures ! De nombreuses personnes pratiquent ce jeûne une fois par semaine, en entretien. 

Jeûne 1 jour sur 2

Moins répandu, ce jeûne consiste à abstenir de nourriture un jour sur deux sur une longue durée. Même si cette méthode peut sembler la plus naturelle et plus proche de la réalité de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, elle reste toutefois compliquée à appliquer dans nos vies modernes.

Quels sont les bienfaits du jeûne ?

Le jeûne est une pratique ancestrale qui vise à améliorer le bien-être. Mais qu’est-ce qui se passe dans notre corps lorsque nous jeûnons ? Découvrons-le !

Comment fonctionne le jeûne ?

Le jeûne se déroule en quatre phases consécutives. Chaque étape correspond à une succession d’activités métaboliques mises en place par notre organisme afin de préserver ses niveaux d’énergie. 

Première étape du jeûne 

Le premier stade du jeûne implique l’épuisement des réserves de glycogène du corps, c’est-à-dire le glucose conservé. Lorsque l’on se prive de nourriture, le corps va alors consommer les glucides de notre repas précédent. Une fois ces glucides consommés, le foie s’active et libère son glycogène, qui devient une source d’énergie indispensable. Cette fonction de réserve est très importante pour alimenter les organes dont le cerveau et les globules rouges. 

Cependant, après un certain temps, cette source d’énergie s’épuise. Notre corps doit alors trouver un autre moyen de s’alimenter. C’est ainsi que commence la seconde étape du jeûne. 

Deuxième étape du jeûne 

L’organisme va alors mettre en route un mécanisme d’utilisation des graisses. Les réserves en acides gras de notre tissu adipeux sont transformées en molécules d’acétyl-CoA qui peuvent être transformées en corps cétoniques. Une fois ces corps cétoniques accumulés, le corps entre en cétose. 

Note : pendant la cétogenèse, beaucoup de personnes constatent une amélioration de leur vitalité.

Troisième étape du jeûne

Le corps va principalement puiser son énergie dans les tissus adipeux. En parallèle, il va également commencer à utiliser les protéines. Ces protéines sont principalement situées dans les muscles. Chez les personnes âgées ou ayant une faible masse musculaire, cela peut s’avérer problématique. 

Heureusement, cela ne dure pas et cesse automatiquement au bout d’une journée environ.

Note : à ce stade, la sensation de faim est moins forte qu’au début du jeûne.

Quatrième étape du jeûne 

En quatrième phase du jeûne, le corps s’arrête de puiser de l’énergie dans les protéines pour se concentrer uniquement sur celle présente dans les tissus adipeux. Ceci pour éviter d’endommager la masse musculaire et de privilégier les protéines. 

Une fois le métabolisme ajusté aux corps cétoniques, la majorité des désagréments liés au jeûne disparaissent.

Note : certaines personnes rapportent avoir une meilleure concentration mentale à ce stade.

Quel est l’intérêt du jeûne ?

Nettoyage des liquides corporels

De nombreuses personnes choisissent de jeûner pour accélérer le processus de nettoyage de leur organisme. En naturopathie, il est question de drainage des humeurs, c’est-à-dire des liquides corporels qui sont censés éliminer les toxines. Certaines méthodes naturopathiques recommandent la pratique du jeûne pour des cures de désintoxication. 

Repos digestif

Sans surprise, le jeûne offre à notre système digestif une pause bien méritée. Les thérapeutes spécialisés en jeûne affirment que le jeûne permet de mettre le système digestif au repos, ce qui réduit la quantité de travail dont il a besoin. La digestion étant un processus consommateur d’énergie, l’énergie ainsi libérée peut être réorientée vers des processus de régénération de l’organisme.

Autolyse aseptique

L’autolyse aseptique est un auto-nettoyage de l’organisme lorsque l’apport calorique habituel est interrompu. Le corps, pour palier l’absence d’énergie, utilise alors les toxines, les graisses et les excédents pour subvenir à ses besoins. Au cours de la deuxième phase de jeûne, le corps utilise d’autres matières que le glucose pour maintenir ses niveaux d’énergie. Les adeptes du jeûne bien-être rapportent ressentir une grande forme après le jeûne.

Explorer la tradition du jeûne

Le jeûne connaît un regain de popularité, mais n’est pas pour autant une mode éphémère. Restreindre son alimentation pour optimiser sa santé et son bien-être spirituel est une pratique qui remonte à l’Antiquité : Socrate et Hippocrate en parlent déjà. 

Le jeûne dans les croyances religieuses

Le jeûne est souvent associé à une dimension spirituelle. Moïse, Jésus et Mahomet se seraient affamés pour méditer dans le désert. Dans le judaïsme, le christianisme et l’islam, le jeûne se retrouve à l’occasion de Yom Kippour, du Carême et du Ramadan. 

En Grèce antique, on s’en servait comme d’une alternative aux traitements médicaux. Puis, l’islam et le christianisme se sont propagés et l’ont popularisé dans le Moyen-Orient et en Occident. Même si le jeûne a évolué avec le temps, il est toujours vu comme une façon de se recentrer et de se purifier. 

Quand est-il recommandé de jeûner ?

Certains moments sont plus favorables à la pratique du jeûne car ils le rendent plus aisé. C’est le cas de l’été, pendant lequel nous sommes naturellement enclins à manger moins et à alléger nos repas. La chaleur nous incite à consommer des aliments plus riches en eau et à faible teneur en calories. 

Selon le principe de la médecine chinoise ancestrale, il est préconisé de jeûner lors des changements saisonniers, notamment au printemps et à l’automne. Nombreux sont ceux qui optent pour ces moments pour pratiquer le jeûne ou un jeûne de désintoxication. 

L’hiver est par contre une saison difficile pour jeûner. Durant cette période, le corps a en effet besoin de nombreuses calories pour maintenir une température corporelle normale et il est donc plus judicieux de s’alimenter de façon régulière. 

Même si certaines saisons sont plus adaptées à la mise en place d’un jeûne, le plus important est d’écouter ses propres besoins et de se faire accompagner par un professionnel de santé. 

Comment préparer un jeûne ?

Préparation physique

Pour aider l’organisme à profiter pleinement du jeûne, il est conseillé de s’organiser pour que la préparation dure plusieurs jours.

Quel aliment éviter avant le jeûne ?

Durant cette phase, il est recommandé de limiter certains aliments.

Les produits excitants

Le jeûne est une bonne occasion de mettre le système nerveux au repos. Cette période est donc l’occasion de cesser l’usage de café, thé, alcool et boissons énergisantes.

Les céréales

Selon la naturopathie, les produits céréaliers (pâtes, pain, riz, etc) sont créateurs de colloïdes, un type de toxines qui se produit lors de leur dégradation dans l’intestin. Il est donc conseillé de réduire sa consommation de produits farineux pour libérer l’intestin et le nettoyer.

Les protéines

Les deux jours précédant le jeûne, il est bon de commencer à s’abstenir de la consommation de protéines animales (viande, poisson, œufs, produits laitiers) puis, dans un second temps, des protéines végétales (soja, légumineuses). L’objectif est de réduire la production digestive de purines, des déchets acides.

Les fruits et légumes

Enfin, les fruits et légumes sont les aliments idéaux à consommer en fin de préparation du jeûne car ils sont faciles à digérer. On peut les consommer crus ou cuits à la vapeur.

Le nettoyage de l’intestin avant le jeûne

Pour préparer l’intestin au jeûne, il existe diverses méthodes à adopter. Un accompagnement par un professionnel permet de déterminer le protocole qui convient le mieux à ses besoins.

L’irrigation colonique

L’irrigation du côlon, réalisé par un professionnel, consiste à nettoyer le gros intestin à l’aide d’eau. L’objectif est de déloger les matières accumulées sur la paroi intestinale et de relâcher le système nerveux.

Les infusions

Les infusions sont une méthode douce et efficace pour accompagner les organes digestifs avant le jeûne. L’anis vert (Pimpinella anisum) favorise la digestion et participe au bon fonctionnement du tube intestinal. Les graines de fenouil (Foeniculum vulgare) peuvent aussi être intéressantes car elles aident à soutenir la digestion et réduisent les flatulences.

Préparez-vous psychologiquement pour un jeûne

Bien que la préparation physique du jeûne soit cruciale, qu’en est-il de la préparation psychologique et émotionnelle ? Pour les débutants, le jeûne peut entraîner une variété de réactions émotionnelles. Il est donc important de se poser les bonnes questions avant de commencer et d’en apprendre davantage sur ce à quoi s’attendre. 

Le jeûne devrait être un plaisir et jamais une contrainte. Avant de commencer, prenez le temps de réfléchir à vos objectifs et aux motivations qui vous animent. 

Pourquoi avez-vous décidé de jeûner ? Êtes-vous psychologiquement prêt à gérer la sensation de «manque» ? Il peut être intéressant de tenir un journal de bord pour écrire ses pensées, ses émotions et ses sensations au fil du jeûne. 

Quelles boissons peut-on consommer pendant le jeûne ?

Il est connu que le jeûne implique la privation de nourriture, mais qu’en est-il des boissons ? Bien que le jeûne sec puisse toujours compter quelques adeptes, la méthode de jeûne la plus répandue est celle du jeûne hydrique, qui permet la consommation de liquides.

L’eau est à consommer sans modération. On opte pour une eau faiblement minéralisée et on veille à garder sa bouteille à portée de main tout au long de la journée.

D’autres boissons sont autorisées pendant le jeûne :

  • les jus de fruits/légumes frais ;
  • les tisanes ;
  • les bouillons de légumes sans morceaux.

Même si l’hydratation est essentielle pendant le jeûne, certaines boissons sont à éviter :

  • les jus de fruits acides (agrumes, tomates, ananas etc.) ;
  • l’alcool ;
  • le café ;
  • le thé ;
  • les boissons gazeuses et sodas ;
  • les laits végétaux ;
  • les laits animaux.

Quelle est la durée idéale pour jeûner ?

Le temps de jeûne optimum doit être déterminé avec l’aide d’un spécialiste de la santé, en respectant la santé de la personne concernée. Dans le cadre de la mise en pratique de toute activité visant le bien-être, il est préférable de s’adapter à chaque cas et de procéder de façon personnalisée.

En général, on recommande un jeûne de trois jours à ceux qui n’ont pas l’habitude de jeûner, pour une bonne initiation. Ceux qui souhaitent s’engager plus avant dans cette pratique peuvent prolonger leur jeûne pour vivre une autolyse plus profonde, pour cela il est important de bénéficier de l’accompagnement d’un professionnel expérimenté dans le jeûne.

Retrouver une alimentation après un jeûne : comment s’y prendre ?

La suite du jeûne est tout aussi capitale que la phase de jeûne. Il serait regrettable de choisir des aliments inadéquats après ces jours de diète et de lasser inutilement le système digestif.

En fonction de la vigueur de la personne qui jeûne, il est possible de raccourcir le délai de la reprise alimentaire.

La reprise alimentaire peut être effectuée à l’opposé de la préparation au jeûne, c’est-à-dire avec une introduction progressive de fruits et légumes, puis des protéines, puis des aliments céréaliers.

Quelle fréquence peut-on observer pour le jeûne ?

Tout dépend de l’individu ! Certaines personnes préfèrent le jeûne intermittent, tandis que d’autres optent pour des arrêts plus longs, mais peut-être une ou deux fois par an. La chose la plus importante à considérer est de respecter les limites de son corps et ne pas se forcer. En règle générale, prévoir un jeûne d’une durée définie avec un professionnel de santé, deux fois par an, est une stratégie intéressante pour rester en forme. 

Pourquoi prévoir des moments de repos pendant votre jeûne ?

Faire un jeûne demande à notre corps d’utiliser de l’énergie. La modification des processus corporels entraînée par l’absence d’aliments riches en glucides est très exigeante pour l’organisme. Il est donc important de bien planifier son jeûne !

Même s’il est possible de mener une vie active, il est recommandé de jeûner pendant une période relativement calme. On peut toujours faire du sport, mais avec des exercices doux (marche, yoga, pilates, etc.).

Le jeûne est une période pour prendre soin de soi, un précieux moment pour s’arrêter, se retrouver et surtout, se reposer !

 

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